Interview de Naveen Andrews par The Associated Press

La star de Lost trouve l’amour et sa maison à Los Angeles. par Lynn Elber, journaliste pour The Associated Press.

ATTENTION, CETTE INTERVIEW EVOQUE DES EPISODES DE LA SECONDE SAISON (DEJA DIFFUSES AUX USA, MAIS TOUJOURS INEDITS EN EUROPE ET AU QUEBEC).

SANTA MONICA, Californie - Naveen Andrews se tient à quelques pas d’une plage balayée par le vent, avec rien d’autre en main qu’un verre d’eau. Mais cette eau minérale est importée d’Europe, Andrews est vêtu d’une veste en cuir noir-vif, et le littoral à coté du restaurant dans lequel il est assis fait partie d’un lieu très bien situé du Sud de la Californie.

Il se trouve qu’Andrews n’est pas du tout "Perdu". La star de la série dramatique à succès d’ABC, racontant les aventures de survivants à un crash d’avion sur une île mystérieuse, dit qu’il s’est retrouvé lui même lorsqu’il est arrivé à Los Angeles.

"Je n’ai jamais vraiment ressenti que j’avais un endroit que je pourrai appeler ’ma maison,’ car même si je suis né en Angleterre, je n’ai jamais considéré que Londres pourrait être ’chez moi,’ dit Andrews.

Los Angeles est généralement envahie par des gens de l’extérieur, et les quelques locaux la considère comme une ville qui grouille, recouverte par trop d’autoroutes et avec un centre ville trop petit. Andrews voit cela différemment.

"Elle fournit un genre d’attache, et ça attire les gens sans attaches," dit-il.

Lors de cette récente visite chez lui, hors des plateaux de Lost, qui est filmée à Hawaii, Andrews a pris un peu de temps pour la promotion de "The Ten Commandments" ("Les Dix Commandements"), la mini série d’ABC (diffusée de 21h00 à 23h00 en deux soirées, hier et ce soir) dans laquelle il partage l’affiche avec Dougray Scott et Omar Sharif.

Ce métier (d’acteur) a tout d’abord mené Andrews à Los Angeles et c’est l’amour qui l’y a fait rester. L’actrice Barbara Hershey et lui jouaient des rôles opposés dans le film "Drowing on Dry Land" en 1999, un road movie qui parle d’un chauffeur de taxi et de la femme qu’il transporte.

"On s’est rencontré, et on a commencé à construire notre relation, c’est pourquoi je suis resté là," dit-il.

Ils sont toujours ensemble, et il n’a pas hésité une seconde lorsqu’il a s’agit de laisser son Angleterre native derrière lui, explique Andrews.

"Pour être honnête, c’était assez horrible," dit-il. Ses origines indiennes, dit-il, l’ont placé "en marge d’un pays qui est toujours dominé par des personnes "étroites d’esprits" quand il s’agit de race ou de classe sociale."

L’Amérique "a ses problèmes. Mais on sent qu’il y a des possibilités ici. ... En Angleterre, le système de classe est comme ça depuis des centaines d’années et cela ne changera pas de sitôt. Vous ne ressentez pas ça ici."

"Ici, c’est un système de classes économiques... Mais vous n’avez pas l’impression que vous allez y être coincé pour toujours, comme c’est le cas en Angleterre. Vous sentez que vous pouvez vous en sortir," dit Andrews, qui a échangé son accent anglais contre un accent oriental dans Lost.

L’acteur, 37 ans, concède en toute honnêteté que son comportement à contribué à sa profonde mélancolie.

"J’ai complètement, virtuellement détruit ma carrière en Angleterre. Je buvais et je me droguais... et les producteurs britanniques devaient faire avec," dit Andrews, qui a été remarqué pour son rôle dans "Le Patient Anglais" en 1996.

Il a ressenti le besoin d’être "quelque part ailleurs, dans une rue qui n’a pas de satané pub," dit Andrews."Ici, ce type d’alcoolisme excessif est pointé du doigt. Il ne fait pas bon se promener complètement saoul dans les rues."

Andrews dit qu’il a accueilli la sobriété "facilement et en toute quiétude" en même temps qu’il rencontrait Hershey.

Divers projets suivirent, incluant "Bride & Prejudice" en 2004 (dans lequel il emprunte un style "Bollywood" très élégant sur les pistes de danse). Puis il y eut le rôle de Sayid, ancien officier de l’armée iraquienne au sombre passé et à l’improbable chevelure sexy, dans Lost.

Andrews dit qu’il est fier de faire partie d’une telle aventure à succès ("c’est super d’avoir un job") et était content de cette récente histoire dans laquelle Sayid tombe amoureux de l’une des ses camarades.

Il avait décidé dès le départ que Sayid "aurait beaucoup d’âme et serait un romantique. Les choses qu’ils (les producteurs) lui ont donnés, étaient des choses importantes, pour lesquelles il était techniquement très doué, mais (il était) un ex-membre de la Garde Républicaine qui pour moi était très ennuyeux." Donc Andrews ne se voit pas comme un homme d’action macho ? "Mon Dieu non," dit-il avec un grand éclat de rire. "Je ne peux même pas changer une ampoule. Vous pensez que je blague ? C’est Barbara qui le fait."

Il revient sur l’improbabilité de l’histoire d’amour - entre son personnage et Shannon (Maggie Grace), une blonde américaine imbue d’elle même - qu’il a suggérée aux producteurs.

"J’ai dit : ’Ça ne serait pas dingue si votre iraquien de la Garde Républicaine avait une relation avec quelqu’un qui ressemble à Miss America’" se rappelle-t-il. "S’ils s’étaient rencontrés d’une autre façon, il n’y aurait eu aucune chance que ça fonctionne."

Mais cette histoire fut écourtée lorsque qu’on eut accidentellement mortellement tiré sur Shannon, en faisant d’elle l’un des nombreux personnages écartés de Lost.

Andrews qualifie sa mort de "brutale et totalement inutile. En fait, je n’ai pas réussi à comprendre pourquoi ils (les producteurs) ressentaient le besoin de faire ça pour se séparer des gens."

Se sent-il nerveux au sujet de l’avenir de Sayid ? "Il n’y a rien que je puisse faire à ce sujet. Alors pourquoi devrais-je m’en inquiéter ?"

Il joue Menerith, un autre rôle de militaire dans "Les Dix Commandements," un personnage faisant partie de l’armée égyptienne du Pharaon et qui est le demi-frère de Moïse (Dougray Scott). La mini série, réalisée par Robert Dornhelm et produite par Robert Halmi Sr. et son fils Robert Jr., sera suivie, quatre jours après sa diffusion (soit le 15 avril) par la version épique de 1956 par Cecil B. DeMilles.

Andrews, qui a reçu une éducation (protestante) méthodiste, dit que la vision de Moïse racontée par la mini série met en valeur la façon improbable et dogmatique avec laquelle ses professions de foi ont été ressenties par ses contemporains.

C’est un portrait qui tombe à point nommé dit l’acteur. "Il semblerait que nous soyons victimes de dogmes religieux, que ça soit les chrétiens ici, et bien sur à l’Est avec la montée de l’islamisme fondamental," dit-il. Mais le but premier de tout projet, dit-il, est "de raconter une histoire, une bonne. C’est ce qu’on a avec l’ancien testament et le nouveau testament, une bonne histoire à raconter."


Source : The Associated Press via Lost-media.com et lost island